Oscar Wilde : un homme blessé mais aimant
“Be yourself, everyone else is already taken”
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Oscar Wilde du nom complet Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde, est un écrivain irlandais né le 16 octobre 1854 à Dublin en Irlande. Il est issu de la bourgeoisie protestante irlandaise d’un père ophtalmologiste renommé et d’une mère poétesse. L’enfant exécute un parcours brillant au cours de sa scolarité : il est même récompensé de divers prix au sein du Trinity College, qui est une école prestigieuse à Dublin. Plus tard, il a la chance d’intégrer le Magdalene College de l’université d’Oxford et une fois ses études finies, Wilde part s’installer à Londres où il arrive à se créer une place dans la « bonne société » et dans les « cercles cultivés » grâce à son ouverture à plusieurs genres littéraires.
Lors d’un séjour à Paris de février à la mi-mai 1883, où il fît une pause après avoir publié plusieurs romans ayant eu un succès d’estime, Oscar Wilde rencontra plusieurs personnes influençant la capitale française à l’époque comme Victor Hugo ou encore Marcel Proust. Malgré ces rencontres prestigieuses, il fût beaucoup plus marqué par sa rencontre avec Maurice Rollinat avec lequel il s’entretint à plusieurs reprises. Ce séjour fût bénéfique à l’écrivain car il renouvela, son genre littéraire. Après ce court voyage, Wilde convia Constance Lloyd, fille d’un riche conseil de la reine d’Angleterre, Horace Lloyd, au thé dominical organisé par sa mère. Il se fiança quelque temps plus tard avec la jeune femme le 26 novembre 1883 pour ensuite l’épouser le 29 mai 1884 dans l’église St James à Londres située dans le quartier de Paddington.
Quatre ans plus tard, le 20 juin 1890, l’auteur renommé écrira Le Portrait de Dorian Gray (The picture of Dorian Gray) et explorera ainsi les liens entre la beauté, le déclin et l'hypocrisie. Cette œuvre est au départ une commande de l’éditeur américain J.M Stoddart pour son magazine très réputé le Lippincotts Monthly Magazine. Après la publication de celui-ci, Wilde a dû essuyer une tempête de protestations de la part de certains critiques anglais ainsi que des campagnes contre son roman de la part du Scots Observer aux côtés du Daily Chronicle et la St James Gazette. La qualité littéraire du texte n’est pas mise en cause par ses détracteurs mais certains critiques et journaux lui reprochaient de compromettre la qualité de son roman en parlant de choses qui « portaient atteinte à la morale publique ». Face à ces critiques, Wilde n’a pas perdu la face et a répondu à chacune d’elles.
Lors de l’année 1891, Oscar Wilde rencontre Lord Alfred Douglas de Queensberry et s’en éprend. Les deux amants vont alors afficher en public leur homosexualité ce qui vaudra plus d’une représailles à Wilde de la part du père d’Alfred, John Douglas 9e Marquis de Queensberry. Ces différentes provocations de la part de celui-ci aboutiront au scandale Queensberry suivit de plusieurs procès. C’est ainsi qu’en 1895, alors que sa principale pièce ,L’importance d’être constant, triomphe à Londres, l’auteur poursuit le père de son amant après que celui-ci ait fait un scandale de son homosexualité en février 1895 lors de l'une de ses représentations au théâtre St James, en brandissant une botte de navets (symbole de pièce fade) et en accusant l'auteur de la pièce de "poser au sodomite" avec son plus jeune fils.
C’est alors qu’après trois procès et après avoir mentit sur son âge et sur celui de son ami intime, Oscar Wilde devient l’accusé du dernier procès et est condamné pour « grave immoralité » à 2 ans de travaux forcés dus à la loi interdisant quelconque relations homosexuelles.
Après ces malheureux évènements, Oscar Wilde est ruiné et entame ,en prison, Epistola : in Carcere et Vinculis (renommée plus tard De Profundis), une longue lettre écrit à son jeune amant, Lord Alfred Douglas, depuis la prison de Reading, début 1897. Il l’achève trois mois plus tard un peu avant sa sortie de prison.
En mai 1897, après sa libération, il quitte finalement la Grande-Bretagne pour rejoindre la France, remet la lettre à Robert Ross qu’il rencontre là-bas, lui demande de faire deux copies et de donner l’originale manuscrite à Alfred Douglas qui affirmera d’abord l’avoir reçue et détruite après avoir lu les premières pages puis plus tard niera l’avoir reçue. C’est aussi dans ce pays qui l’a accueilli qu'Oscar Wilde termine son œuvre La Ballade de la geôle de Reading en 1898 qui est un long poème racontant l’expérience éprouvante de vivre en prison.
L’auteur homosexuel réputé meurt deux années plus tard de vieillesse à Paris, le 30 novembre 1900.
Ce n’est que cinq ans après la mort de l’auteur (en 1905) que Robert Ross publie une version expurgée[1] de la lettre qu’il renomme alors De Profundis en référence à la prière pour les morts qui commence par : De Profundis ad te clamavi domine (Des Profondeurs nous t’implorons seigneur).
En 1909, Robert Ross publie une deuxième version un peu plus étendue et apporte le manuscrit original au British Museum en demandant à ce que celui-ci soit sous scellés pendant cinquante ans mais Alfred Douglas apprendra en 1927 que la volonté d’Oscar Wilde était que son cher amant reçoit le manuscrit original. Douglas exige donc que le British Museum lui rende son dut mais celui-ci refuse.
En 1949, quatre ans après qu’Alfred Douglas soit mort, Vyvyan Holland le fils du défunt auteur de la lettre publie une version complète de celle-ci sans censures en se basant sur la deuxième copie de la lettre manuscrite.
Finalement, comme promis à Robert Ross, le British Museum libère le manuscrit 53 ans après qu’il est été mis sous scellés. Le texte De Profundis qui comportait des erreurs est alors corrigé en se basant sur le manuscrit puis publié intégralement dans The Letters of Oscar Wilde.
1 Corriger un livre en supprimant les expressions qui blessent l’honnêteté, et aussi ce qui pourrait choquer les opinions reçue.